Convention fiscale entre la France et le Maroc, signée à Paris le 29 mai 1970.
Objet: Éviter les doubles impositions et d’établir des règles d’assistance administrative en matière d’impôts sur le revenu.
Personnes concernées: Personnes qui sont des résidents d’un État contractant ou des deux États contractants.
Impôts visés:
- France: l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés, ainsi que toutes retenues à la source, tous précomptes et avances décomptés sur les impôts visés ci-dessus.
- Maroc: l’impôt sur les bénéfices professionnels, le prélèvement sur les bénéfices des sociétés et autres personnes morales, l’impôt agricole, l’impôt sur les produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés, l’impôt sur les produits de placements à revenu fixe, la contribution des patentes, la taxe urbaine et les taxes qui y sont rattachées, la taxe sur les opérations immobilières, l’impôt sur les traitements publics et privés, les émoluments, salaires, indemnités et allocations viagères.
La convention s’applique aussi aux impôts futurs de nature identique ou analogue.
Définitions générales:
- État contractant, Personne, Société, Entreprise, Trafic international, Autorité compétente.
Résident: Définie selon la législation interne de chaque État. Critères de départage pour les conflits de résidence (foyer d’habitation permanent, centre des intérêts vitaux, séjour habituel, nationalité, accord amiable).
Établissement stable: Installation fixe d’affaires par l’intermédiaire de laquelle une entreprise exerce tout ou partie de son activité (siège de direction, succursale, bureau, usine, atelier, mine, un puits de pétrole ou de gaz, une carrière ou tout autre lieu d’extraction de ressources naturelles, chantier de construction ou de montage dont la durée dépasse six mois).
Revenus des biens immobiliers: Imposables dans l’État de situation des biens.
Bénéfices des entreprises: Imposables dans l’État de résidence de l’entreprise, sauf si elle exerce son activité dans l’autre État par l’intermédiaire d’un établissement stable. Les bénéfices imputables à l’établissement stable sont imposables dans cet autre État.
Navigation maritime ou aérienne: Bénéfices provenant de l’exploitation en trafic international de navires ou d’aéronefs ne sont imposables que dans l’État contractant où le siège de la direction effective de l’entreprise est situé.
Entreprises associées: Ajustement des bénéfices en cas de transactions entre entreprises associées ne respectant pas le principe de pleine concurrence.
Dividendes: Imposables dans l’État de résidence du bénéficiaire. L’État de la source peut prélever un impôt limité à 15 % du montant brut des dividendes. Toutefois, cet impôt est réduit à 10% lorsque les dividendes sont payés par une société résidente du Maroc à une société résidente de France qui détient directement au moins 25 % du capital de la première société.
Intérêts: Imposables dans l’État de résidence du bénéficiaire. L’État de la source peut prélever un impôt dont le taux n’excède pas 10 pour cent du montant brut des intérêts.
Redevances: Imposables dans l’État de résidence du bénéficiaire. L’État de la source peut prélever un impôt dont le taux n’excède pas 10 pour cent du montant brut des redevances.
Gains en capital: Gains provenant de l’aliénation de biens immobiliers imposables dans l’État de situation. Gains provenant de l’aliénation de biens mobiliers d’un établissement stable imposables dans l’État de l’établissement stable. Gains provenant de l’aliénation de navires ou aéronefs exploités en trafic international, ou de biens mobiliers affectés à cette exploitation, imposables dans l’État du siège de direction effective de l’entreprise. Autres gains en capital imposables dans l’État de résidence du cédant.
Professions indépendantes: Revenus imposables dans l’État de résidence, sauf si la profession est exercée dans l’autre État à partir d’une base fixe. Les revenus imputables à la base fixe sont imposables dans l’État de la base fixe.
Professions dépendantes: Salaires, traitements et autres rémunérations similaires imposables dans l’État d’exercice de l’activité, sauf exceptions (missions temporaires de moins de 183 jours, rémunération versée par un employeur non résident de l’État d’exercice, charge de la rémunération non supportée par un établissement stable ou une base fixe situés dans l’État d’exercice).
Tantièmes: Tantièmes, jetons de présence et autres rémunérations similaires imposables dans l’État de résidence de la société.
Artistes et sportifs: Revenus imposables dans l’État où les activités sont exercées.
Pensions: Imposables dans l’État de résidence du bénéficiaire.
Fonctions publiques: Rémunérations et pensions versées par un État ou une collectivité locale imposables dans cet État, sauf exceptions liées à la nationalité et à la résidence.
Étudiants et apprentis: Exonération dans l’État de séjour des sommes reçues pour couvrir leurs frais d’entretien, d’études ou de formation.
Autres revenus: Imposables dans l’État de résidence du bénéficiaire. Toutefois, ces autres revenus provenant de l’autre État contractant sont aussi imposables dans cet autre État.
Élimination de la double imposition:
- France: Exonération des revenus qui sont imposables au Maroc (avec prise en compte de ces revenus pour le calcul du taux effectif d’imposition). Crédit d’impôt pour les dividendes, intérêts, redevances, égal au montant de l’impôt payé au Maroc, dans la limite de l’impôt français correspondant à ces revenus.
- Maroc: Déduction, lors du calcul de l’impôt marocain, de l’impôt payé en France à raison des mêmes revenus, dans la limite de l’impôt marocain correspondant.
Non-discrimination: Interdiction de discrimination fiscale basée sur la nationalité.
Procédure amiable: Possibilité pour les contribuables de saisir les autorités compétentes en cas de double imposition non conforme à la convention.
Échange de renseignements: Échange de renseignements nécessaires à l’application de la convention ou des législations internes relatives aux impôts visés.
Assistance au recouvrement: Les États contractants se prêtent mutuellement assistance pour le recouvrement de leurs créances fiscales.
Fonctionnaires diplomatiques et consulaires: Maintien des privilèges fiscaux accordés par le droit international.
Entrée en vigueur et dénonciation: La convention entre en vigueur après ratification et peut être dénoncée par chacun des États contractants.